samedi 18 juin 2011

Kawa Ijen






























Quatorze kilomètres séparent notre guesthouse de Pos Paluding, au pied du Kawa Ijen, nous les parcourons en moto-taxis (appelé ojek en Indonésie) sous la pluie. Après la fumée du Bromo, voici les nuages et la pluie au Ijen, il semble que nous n'ayons pas beaucoup de chance avec les volcans. Les trois kilomètres de montée sont tout de même magique, malgré l'absence de vue, le sentier grimpe dans une nature luxuriante, avec la pluie on a presque l'impression d'être dans les Fagnes.
Une des caractéristiques du Kawa Ijen est la présence de porteurs de souffre, ils descendent dans le cratère et extraient le souffre à main nue avant de le remonter jusqu'au bord du cratère et de le redescendre jusqu'à Pos Paluding. Ils sont sous-équipés, en tong ou en bottes de caoutchouc, et transportent jusqu'à 80 kilo de souffre dans de petits paniers en bambou. Leurs conditions de travail sont lamentables, de plus le cratère est envahi de vapeurs de souffre très toxiques qu'ils combattent en mordant dans un mouchoir humide. Face à ce genre de situation nous sommes un peu hésitants, ces porteurs sur-exploités deviennent une des raisons de la visite du Ijen, n'est ce pas un peu malsain ? Nous les croisons tout au long du trajet, un sourire et quelques mots échangés semblent leur faire plaisir, c'est impressionnant de voir que malgré tout ils restent de bonne humeur.
Arrivés sur la crête, nous aurions du avoir une vue magnifique sur le lac d'acide sulfurique occupant le fond du cratère, nous sommes en plein dans le brouillard, on ne voit pas à dix mètres. Certains touristes attendent une éclaircie depuis plus d'une heure, sans succès. Joël descend dans le cratère et se rend ainsi mieux compte de la difficulté du travail des porteurs, il n'ira pas jusqu'en bas afin d'éviter les vapeurs de souffre.
Alors que nous entamons le retour, un peu déçus, un rayon de soleil perce le brouillard, faisant demi-tour, nous retournons en courant vers le point de vue. Et là, comme par magie, une vue incroyable sur tout le cratère et le lac turquoise s'offre à nous. Nous sommes seuls face à ce spectacle somptueux qui ne dure que quelques minutes. Au fond du cratère, nous voyons les mineurs s'activer entourés par les vapeurs. Nous sommes sur un nuage...
Nous entamons la descente d'un pied léger et en prime, il ne pleut plus... Après une petite soupe de nouilles à Pos Paluding, nous retournons vers Sempol à pied. La balade est assez longue mais les paysages sont à couper le souffle, fougères, cascades, plantations de café et de choux (spécialités de la région), et surtout nous croisons de nombreux habitants, un peu surpris de nous voir à pied... Nous passons ensuite la soirée à notre guesthouse, au loin le Ijen se couvre peu à peu de nuages.









vendredi 17 juin 2011

D'un volcan à l'autre










A notre réveil, nous profitons du ciel relativement dégagé pour aller jeter un dernier coup d'œil aux volcans. Nous embarquons ensuite dans un minibus en direction du Kawa Ijen, second groupe de volcans que nous visiterons dans l'est de Java. Le Ijen n'est pas très loin mais la route est assez longue, six heures, car en très mauvais état à certains endroits. Nous arrivons vers 16h30 au Arabica Homestay, guesthouse située au cœur d'une plantation de café. Nous profitons des quelques instants de lumière qu'il reste pour visiter le petit village de Sempol. Nous sommes superbement accueilli, les enfants courant vers nous pour nous saluer. Au passage, on remarquera que l'âge requis pour conduire une mobylette n'est pas le même que chez nous... et encore on en a vu de plus jeunes (c'est quelques choses que nous observons depuis la Thaïlande déjà). Le village semble avoir été construit autour de la plantation, les petites maisons alignées le long des routes, toutes semblables, témoignent d'un certain paternalisme.






jeudi 16 juin 2011

Bromo fumant






























Mercredi matin, nous quittons Yogyakarta en direction des volcans à l'est de Java. Première étape le Bromo, nous y arrivons après douze heures de trajet, qui passent assez vite car nous avons la chance d'être en bonne compagnie, Julie et Gilles, un couple franco-suisse qui fait aussi un grand voyage (Asie et Océanie) ainsi que Jonathan et Kildine, un couple de Bruxelles (ce qui est comique, c'est que Jonathan a fait un stage en journalisme sportif à la RTBF, on a du se croiser). Durant ce trajet, nous avons pu nous rendre compte à quel point l'Indonésie est peuplée, en particulier Java. Nous avons eu l'impression de n'avoir jamais quitté la ville. À l'arrivée à Cemoro Layang, village le plus proche du Bromo, situé en altitude, il fait frais et ça fait du bien.
Pour découvrir ces volcans, de nombreuses personnes optent pour un tour organisé partant de Yogyakarta et comprenant une nuit au pied de chacun des deux volcans, bien que pratique car tout est prévu, cela nous semblait un peu speedé. Nous avons décidé de prendre notre temps et de passer deux nuits à chaque étape. Malgré notre arrivée tardive, ici à 20H30 il fait déjà noir depuis trois heures, nous trouvons sans problème une chambre au Café Lava. La chambre est petite mais cosy, nous sommes heureux de retrouver une ambiance montagnarde et de grosses couvertures.
Le lendemain, après une courte nuit, nous partons à pied vers 03h00 dans le noir total. Premier constat, l'air est rempli de cendres et nous devons nous couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir. La route est déserte hormis quelques cavaliers qui nous dépassent et nous proposent de nous emmener pour quelques roupies... Ils ne comprennent pas qu'on préfère marcher car la majorité des touristes le font en Jeep.
Après une grosse heure de marche nous arrivons au point de vue, malheureusement suite à l'éruption récente du Bromo, cet endroit qui était sensé être très peu fréquenté est devenu l'unique point de vue accessible, nous ne sommes donc pas seuls... Dans le noir, nous attendons le lever du soleil, se demandant de quel côté sera la plus belle vue. La première chose que nous apercevons est un énorme nuage de fumée, tellement énorme qu'il bouche complétement la vue. Nous sommes un peu déçus car les photos que nous avions vues nous montraient un panorama magnifique, mais c'est la nature qui choisit.
Nous attendons le départ de toutes les jeep et amorçons notre descente vers le Bromo, en chemin, la campagne se réveille et nous croisons de nombreux villageois, un des plaisirs de la marche à pied. Le Bromo (celui qui fume) et deux autres volcans, dont le Batok (celui qui est plissé), sont situés dans le cratère d'un très ancien méga volcan, le Tengger, le village de Cemoro est situé sur le bord de ce méga cratère de dix kilomètres de diamètre. C'est dans ce cratère que nous continuons notre balade, le sol est couvert de sable volcanique et nous ne voyons pas à vingt mètres, on se croirait dans un désert. Heureusement, le vent tourne et les vues se dégagent, nous longeons d'abord le Batok avant d'atteindre le pied du Bromo. Les flancs de celui-ci sont couverts d'une épaisse couche de sable, l'escalier sensé faciliter l'ascension est totalement enseveli, nous montons péniblement, le sol se dérobant à chaque pas. Une fois au sommet, la récompense de tous les efforts, nous avons vue sur le cratère du Bromo crachant continuellement de la fumée, nous entendons un grondement dans ces entrailles. C'est un moment magique et en même temps un peu effrayant, la fumée semble prête à nous engloutir, surtout que nous sommes seuls, toutes les jeep sont déjà reparties...
Nous regagnons le village, couverts de poussières volcaniques et surtout heureux de cette nouvelle expérience. Malgré la déception de l'aurore, nous avons eu la chance de voir un volcan en activité...